Le "Jargon" du peloton.

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Le "Jargon" du peloton.

Message par Ravélo Bernard » 15 Avril 2017, 05:39

Le "Jargon" du peloton :

Introduction :



Un jargon est un parler propre aux représentants d'une profession ou d'une activité commune se caractérisant par un lexique spécialisé

Comme dans toute les professions, il existe un vocabulaire particulier chez les cyclistes et le langage du peloton offre une panoplie d'expressions savoureuses.
Ces expressions cyclistes viennent principalement du monde de la compétition (des Pros!!).
Reprises et popularisées par les commentateurs sportifs, elles ont dépassés le cadre stricte du monde professionnel et de nombreux amateurs de cyclisme (cyclistes amateurs ou autres) aiment aussi les utiliser.
Certaines sont très anciennes, désuètes ou encore utilisées. D'autres sont relativement actuelles. Les mêmes thèmes possèdent plusieurs expressions différentes.
Il y en a même qui sont passées dans le langage ordinaire comme « avoir un coup de pompe » ou « en garder sous la pédale »
Je vous en propose quelques unes, glanées par ci par là sur le web.
Ravélo Bernard
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Ravélo Bernard
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Le "Jargon" du peloton.

Message par Ravélo Bernard » 15 Avril 2017, 05:50

Le "Jargon" du peloton :




ACCORDÉON : voir « Faire l'accordéon »
AJUSTER UN ADVERSAIRE : C'est venir devancer, sur la ligne d'arrivée ou dans les derniers mètres d'un sprint, un adversaire qui était tout près de gagner.
ALLER AU BOUT : les démarrages successifs des coureurs pour tenter de lâcher les autres sont souvent vains. De temps en temps, l'un d'entre eux arrive à se détacher des autres. Il va au bout, ou ils vont au bout si c'est une échappée à plusieurs, jusqu'à la ligne d'arrivée qu'ils passent en tête. En voyage, il peut arriver qu'une étape soit plus longue que prévu. S'il n'y a pas d'hébergement ou de ravitaillement possible avant un terme encore lointain, il faut aller au bout.
ALLUMER LA MECHE : tenter de faire exploser le groupe en faisant des accélérations pour lâcher les moins rapides, les faire exploser.
ALLUMER LES PHARES : un cycliste dopé, à une certaine époque, avait les pupilles agrandies à cause des produits interdits qu'il avalait, il avait donc « allumé les phares ». Bien sûr, c'est du passé...
APPRENDRE LE MÉTIER : coureur cycliste est un métier qui s'apprend. Voyageur à vélo est un métier à plein temps, qui occupe de l'aube au coucher du soleil. L'expression s'utilise souvent au second degré. Une erreur alimentaire, ou un effort trop important, avec ses conséquences immédiates, souvent désagréables, permet d'apprendre le métier, c'est-à-dire à ne plus renouveler la même erreur.
ARRET TECHNIQUE : faire une pause pour satisfaire un besoin naturel. Toujours un peu plus compliqué pour une femme que pour un homme, sauf quand il n'y a ni arbre ni poteau.
ARROSER LES FLEURS : avoir un besoin naturel à satisfaire, parfois sans s'arrêter en course. Le cyclo campeur fera tranquillement un arrêt technique.
ASSURER LE TRAIN : celui qui assure le train est en tête du groupe et les autres se mettent à l'abri derrière lui. Synonyme : assurer le tempo.
ASSURER LE TEMPO : synonyme : assurer le train.
ASTIQUER LES RIVETS DE LA SELLE : expression qui date de l'époque où les selles des coureurs étaient en cuir, le cuir étant fixé par des rivets. Un cycliste assis complètement à l'avant de sa selle « astique les rivets ». En regardant à la télé un contre la montre, on entend de curieux commentaires journalistiques vantant la perfection de la position, alors que le coureur est dans une posture certainement peu agréable. Comprenne qui peut. Le voyageur à vélo est plutôt confortablement assis à l'arrière de sa selle. Voir aussi : « avoir la selle dans le cul », « faire du bec de selle ».
AUTOBUS : dans les étapes de montagne, pour ne pas être hors délais, les moins bons grimpeurs se regroupent dans l'autobus ou grupetto ("petit groupe" en italien). Ils sont souvent hors du délais maximum mais plus ils sont nombreux et plus il y a de chance que les juges décident de leur permettre de continuer la course, sauf à décimer le peloton. Par extension, les cyclotouristes se regroupent en autobus pour assurer une allure régulière afin d'arriver sans trop de fatigue à bon port.
AVALER UNE BOSSE : monter un côte à très belle allure.
AVOIR DE LA LAINE SOUS LES ONGLES : le coureur reste juste derrière un autre pour profiter de son aspiration, comme s'il était accroché au maillot de celui qui le précède (les anciens maillots étaient en laine). S'il ne fait que ça, il « roule en rat ».
AVOIR DU MONDE SUR LE TOIT : après une chute collective, vélos et cyclistes sont emmêlés sur la route.
AVOIR LA BISE : Gagner la course
AVOIR LA FRINGALE : voir « Fringale »
AVOIR LA FRITE : être en forme.
AVOIR LA GICLETTE : être en capacité de faire des accélérations.
AVOIR LA GUEULE DANS LE VENT : ne pas savoir s'abriter, et rouler en étant toujours face au vent, ne pas rechercher systématiquement l'abri, lorsqu'il se présente, et fournir des efforts contre le vent. Cette façon de courir sera préjudiciable pour la suite de la course, car le coureur ne pourra pas suivre l'allure du peloton, ayant trop puisé dans ses réserves.
AVOIR LA PANCARTE (dans le dos) : Etre surveillé de prêt dans le peloton de par ses bons résultats
AVOIR LA PÊCHE : être dans un état de forme très satisfaisant.
AVOIR LA SELLE DANS LE TROU DU CUL : voir : astiquer les rivets de la selle.
AVOIR LA SOCQUETTE EN TITANE : un cycliste en grande forme appuie sans difficulté sur les pédales. L'effort est facile et rien ne pèse. Il a la socquette en titane. Le titane est un matériau très léger, qui serait idéal pour fabriquer les cadres de vélo s'il était moins rare et et moins cher. Synonyme : avoir la socquette légère.
AVOIR LA SOCQUETTE LÉGÈRE : voir : avoir la socquette en titane.
AVOIR LE COMPTEUR BLOQUÉ : être au maximum de la vitesse possible. Dans la montée des cols, les vitesses des uns et des autres sont très variables, et tous ont le compteur bloqué, sauf ceux qui ne pédalent que d'une jambe.
AVOIR LE COUP DE JARRET : être en forme.
AVOIR LE COUP DE PÉDALE : se dit d'un cycliste dont le style est fluide, la pédalée harmonieuse. Au contraire, celui dont le style est heurté, qui donne l'impression de forcer, pédale carré, scie du bois, pédale avec les oreilles...
AVOIR LE COUP DE SAVATE : être en forme, et disposer d'un style fluide.
AVOIR LES FEURS : Gagner la course
AVOIR LES GROSSES CUISSES : Avoir fait des efforts violents et répétés, surtout sur plusieurs jours, peuvent provoquer un afflux de sang dans les muscles qui sont subitement saturés et douloureux. Par extension, exprime un état de grande fatigue musculaire.
AVOIR UN BON DE SORTIE : ceux qui ne sont pas des dangers au classement pour les leaders dans les courses à étapes peuvent tenter une échappée sans que les autres équipes leurs courent après, ils ont un bon de sortie. Un bon de sortie est aussi donné pour aller faire la bise à sa famille si on est un régional de l'étape, ou un leader peut autoriser un équipier à rouler pour lui-même au lieu d'être à son service. Chez les cyclotouristes, celui qui prend un peu d'avance pour prendre une photo du groupe de face a un bon de sortie, qu'il s'accorde à lui-même.
AVOIR UN COUP DE POMPE : grosse fatigue, parfois provisoire. Voir hypoglycémie.
AVOIR TOUT A DROITE : Mettre son plus gros braquet (gros plateau, petit pignon).
AVOIR TOUT A GAUCHE : Mettre son plus petit braquet (petit plateau, grand pignon).


B

BÂCHER : synonyme d'abandonner pour un coureur. Quand on s'arrête, surtout si on est en sueur, il est conseillé de se couvrir aussitôt, de bâcher. Se dit aussi chez les non compétiteurs quand on enfile un imperméable (bâcher), ou quand on l'enlève (débâcher). Se produit souvent quand la météo est aux averses. Bâcher et débâcher, c'est toujours s'arrêter. On pourrait tenter la manoeuvre en roulant comme le font les coureurs, mais avec les sacoches et sur route ouverte, c'est aux risques et périls du manoeuvrier. 
BASCULER : passer le haut du col et aborder la descente, et par extension le point culminant d'une difficulté.
BECQUETER DE L'AILE : le cycliste s'accroche à l'aile d'une voiture pour se reposer un peu. Interdit par le règlement. Cette pratique est évidemment totalement inconnue du voyageur à vélo qui n'a jamais de voiture suiveuse.
BIJOU : vélo en acier avec une finition des soudures à la brasure d'argent pour lui donner un aspect monocorps, était réservé aux cadres haut de gamme. Par extension : vélo de haute qualité. Contraire : charrue. Les vélos en cannette (aluminium) ont souvent des cadres soudés en bousant, les soudures demeurent très visibles. Les vélos en carbone, surtout en haut de gamme, sont monocorps. Les cannettes et le carbone devenant majoritaires chez les coureurs, le mot tend à devenir obsolète.
BORDURE : les cyclistes ne sont pas toujours tellement plus bêtes que les oies migratrices et autres oiseaux migrateurs. Par fort vent latéral, le premier du groupe fait le travail en luttant contre le vent. Le second se protège du vent en se décalant d'autant plus que le vent est de face. Le troisième fait de même, etc., Le peloton est donc organisé comme un demi-groupe d'oies rejoignant le soleil en se disposant en éventail. La bordure se pratique en course, le peloton peut se disposer ainsi parce que toute la largeur de la route est disponible. La taille de la bordure est cependant limitée par la largeur de la route, qui a des bords. Ceux qui ne parviennent pas à se protéger dans la bordure de tête peuvent perdre de précieuses minutes dans une étape a priori sans difficulté majeure. Ils sont victimes de la bordure. Le cyclo campeur n'a guère l'occasion de pratiquer la bordure, parce qu'il est sur route ouverte aux autres véhicules, et que son véhicule est large.
BORDURER : serrer contre le bord de la route, notamment pendant les sprints. Peut donner lieu à des explications très franches à l'arrivée, quelquefois un peu comiques car les coureurs cyclistes ne sont pas toujours très doués pour la bagarre de rue.
BOUCHER LE TROU : réussir à rejoindre celui ou le groupe qui précède, le plus fréquemment au prix d'un gros effort qui pourra laisser des traces. Le cyclo campeur préfère attendre sagement l'arrêt suivant pour boucher le trou.
BOURIN : le cycliste, souvent sans expérience, qui tente désespérément de suivre une allure trop vive pour lui est un bourin. Les intellectuels sont parfois de bons bourins. Habitués à être les premiers de la classe, et ne sachant pas gérer leur organisme dans l'effort prolongé, ils ne réfléchissent plus et roulent par orgueil. En général, le bourin fatigue vite, faute d'entrainement et de technique. Synonyme : patapon. Si le cadre sait écouter ou juste observer l'ouvrier, il peut s'extirper de son état de bourin. Se dit aussi d'un costaud qui croit que la force suffit, et finit immanquablement par s'épuiser, au contentement du malin qui gère ses efforts sur la durée.
BRACASSE : grand développement. Les patapons utilisent des bracasses et finissent en pédalant avec les oreilles.
BRAQUET : rapport entre le nombre de dents du plateau avant et le nombre de pignons à l'arrière, s'écrit le plus souvent sous forme fractionnaire : 42/18 par exemple, et plus rarement décimale : 2,33. Le développement s'obtient en multipliant le braquet par la circonférence de la roue, par exemple : 2,33*2,1=4,90 mètres. Idéalement, nous devrions avoir à peu près tous les mêmes braquets et des diamètres de roues différents en fonction de notre hauteur d'entrejambe, mais ce serait très complexe pour les industriels et les distributeurs. En réalité, les industriels ont imposé leurs normes et les étagements de pignons ne sont pas assez variés pour s'adapter à des pratiques, des âges, des forces et des cadences de pédalages très variés. Les braquets utilisés en vélo lourd sont très inférieurs à ceux usités avec un vélo léger. Ne pas pouvoir « emmener le braquet » est tenter d'utiliser un trop grand développement pour la circonstance et tourner les pieds trop lentement, en force.
BRAQUETS D'ASMATHIQUE : les petits braquets sont nommés « braquets d'asmathiques » par les coureurs qui les considèrent avec dédain.
BRULER LE RAVITAILLEMENT: C’est profiter du ralentissement occasionné par la zone de ravitaillement (prise de musette en course) pour s’échapper.

C

CAISSE : frimer, épater la galerie, ou faire croire qu'on est plus en forme qu'en réalité, on roule à l'esbrouffe.
CAPITAINE DE ROUTE : cycliste expérimenté en charge de la conduite de l'équipe. En compétition, les oreillettes ont diminué son rôle. Chez les Cyclotouristes, il est l'organisateur, a prévu le parcours, et assure le train. Il lui revient aussi d'être attentif aux autres, le capitaine doit donc pouvoir aussi compter sur des lieutenants, car il n'a que deux yeux, surtout si le groupe est important.
CHARRUE : vélo lourd et de piètre qualité, contraire : bijou. Le vélo du cyclo campeur est souvent deux à trois fois plus lourd que celui d'un coureur, même sans les bagages. Il peut néanmoins être un bijou et non une charrue, car ses composants sont alors de très bonne qualité, faits pour durer longtemps dans des conditions difficiles.
CHASSE-PATATE : position inconfortable du coureur qui se retrouve seul, entre deux groupes, donc sans abri. Il a alors deux solutions, tenter de rejoindre le groupe qui le précède, ou attendre le groupe suivant. Le dilemme est souvent cornélien. Soit il doit faire un très gros effort qui va le fatiguer et diminuer ses chances d'être dans le coup pour les accélérations finales, soit il accepte de prendre du retard par rapport à la tête de course.
CHASSER : rouler le plus vite possible pour tenter de rejoindre un groupe ou un individu parti devant. Le coureur en chasse-patate se voit contraint de chasser, ou d'attendre le groupe suivant.
CHATOUILLER LES PEDALES : Cette expression exprime l'aisance, la facilité dont fait preuve un coureur, grâce à de bonnes dispositions naturelles ou à un état de forme excellent.
CHAUDIÈRE : synonyme de « dopé ».
CLASSE : qualité intrinsèque du cycliste particulièrement doué, doté de capacités athlétiques au-dessus de la moyenne. Des voyageurs à vélo n'ont vraiment pas la classe, et ils voyagent très bien quand même. À l'inverse, certains, et certaines, ont la classe et n'en savent rien ou s'en moquent gentiment. Ainsi, un couple d'amis a mis au point une technique particulière pour rouler contre le vent. Elle roule devant, il s'abrite derrière elle, et quand lui est fatigué, ils s'arrêtent. Elle a la classe.
CLIENT : cycliste particulièrement doué. Il est souvent inutile de jouer à la petite course avec un client, sauf à vouloir se mettre minable. Voir aussi « classe ».
COCOTTES : leviers de freins dont la partie supérieure est recouverte de caoutchouc sur les cintres de course. Elles permettent d'y reposer les mains. Le cycliste roule souvent « les mains aux cocottes ».
COINCER : ne plus avoir assez de force pour appuyer sur les pédales, ce qui peut se produire dans une forte montée, avec un braquet trop grand, ou en raison d'un état d'épuisement. On peut alors monter à pied, choisir un autre itinéraire, et, dans l'autre cas, s'arrêter pour boire et manger, ou même piquer un petit somme.
COMPTER LES BRINS D'HERBE : voir aussi: « compter les pavés ».
COMPTER LES PAVÉS : avancer très lentement. Voir aussi « compter les brins d'herbe ».
COUP DE CHACAL : C’est la pratique qui consiste n’a n’attaquer que dans le dernier kilomètre (ou les 2 derniers) et, au final, remporter la course.
COUP DE CUL : montée brève et à fort pourcentage. Voir aussi « crinquette ».
COUP DE GRISOU : être victime d'un subi coup de fatigue.
COUP DE MANDOLINE : gros coup de fatigue.
COURAILLON : se dit d'un cyclotouriste qui a les manières de faire de coureur, ce qui peut être considéré comme peu poli puisque, en principe, l'objectif n'est pas de lâcher les autres, sauf si tout le monde est d'accord pour faire les zigotos. Il m'est arrivé d'entendre quelques mots bien sonnés dans un groupe d'octogénaires, où « couraillon » n'était pas la moindre des accusations. L'énergie des mots n'a pas d'âge.
COURIR EN RAT : Tirer honteusement parti des efforts des autres alors que l'on n'en consent soi-même aucun.
COURSE A LA PEDALE : Course débarrassée de trop de considérations tactiques.
CRINQUETTE : terme nordiste pour le mur, la côte à fort pourcentage : « quand tu descends une crinquette, t'as le cul plus haut que la tête ». C'est dire que la pente est forte...

D

DANSEUSE : quand il n'est pas assis sur la selle, le cycliste est en danseuse, debout sur les pédales. Cette technique a ses avantages, et ses inconvénients. Les grimpeurs la pratiquent avec aisance et naturel. Les rouleurs préfèrent monter assis à l'arrière de la selle. Les voyageurs à vélo, avec leurs selles larges et leurs multiples sacoches, pratiquent beaucoup moins la danseuse que les coureurs, sauf quelques grimpeurs naturels dont c'est la manière privilégiée de franchir les pentes, chargement ou pas.
DESCENDRE A LA CAVE : Tomber du grenier à la cave, exprime un revers de fortune important et subit.
DESCENDRE COMME UN FER À REPASSER : cycliste maladroit en descente, ou qu'une chute a rendu très prudent. « Ceux qui descendent comme des fers à repasser jouent les quilles et crient quand on les dépasse ».
DESCENDRE COMME UNE CAISSE À SAVON : voir : descendre comme un fer à repasser.

E

ÉCRASER LES PÉDALES appuyer fortement sur les pédales. Eddy Merckx écrasait les pédales, Jacques Anquetil les caressait. L'un et l'autre étaient très efficaces. Chacun son style.
EN CROQUER : Se doper
EN GARDER SOUS LA PÉDALE : limiter ses efforts en prévision de ceux à venir. Synonyme : en garder sous le pied.
EN GARDER SOUS LE PIED : rouler en dedans de ses moyens pour ménager l'avenir. « Garde-sous-le-pied » est une surnom entendu dans les peloton
ENTERREMENT DE PREMIERE CLASSE : Expression qui s'applique à un peloton au sein duquel tous les favoris de la course se trouvent et qui s'est plus ou moins désintéressé des coureurs échappés.
ENVOYER DANS LA MOULURE : Relancer la course sans discontinuer et surtout sans laisser le temps à l'adversaire de récupérer.
EMMENER LA BRAQUASE : Adopter un très grand développement et être capable de le "tirer", ce qui n'est évidemment pas à la portée de tout le monde.
EN METTRE UN COUP SUR LA MEULE : Accélérer vivement l'allure ; on dit aussi Tirer sur la meule.
EN ROULER UNE DEGUEULASSE : Effectuer un relais long et puissant pour provoquer une cassure, une échappée ou propulser un équipier.
ENRHUMER SES ADVERSAIRES : rouler si vite que, lors du dépassement des concurrents, il ressentent un gros courant d'air.
E.P.O. : eau potable ordinaire, la seule boisson qui soit indispensable. Ironique. L'origine est en est l'usage de l'érythropoïétine (EPO), hormone qui entraîne l'augmentation des globules rouges dans le sang, et donc la quantité d'oxygène alimentant les muscles, par des compétiteurs tricheurs.
ÊTRE À LA PLANCHE : le cycliste qui fait un effort, notamment solitaire, aura tendance à se coucher sur sa machine, son dos sera presque à plat, il sera alors à la planche.
ÊTRE À LA RAMASSE : ne pas être en forme, en-dessous de ses possibilités habituelles.
ÊTRE À LA RUE : se dit d'un cycliste très fatigué qui ne peut plus suivre le rythme et est lâché par le groupe. Synonyme : être à la campagne, dans la pampa, finir tard dans la nuit.
ÊTRE À PIED : très grosse fatigue qui donne le sentiment que le coureur n'avance pas plus vite à vélo que s'il marchait. Les sprinters parfois sont à pied dans les longues montées de col. Le cyclo campeur n'est pas à pied à 3 km/h, même si un piéton le dépasse, et ça s'est vu.
ÊTRE AFFÛTÉ : avoir la minceur requise pour être en forme, indispensable aux coureurs, ne fait pas vraiment partie des préoccupations du voyageur à vélo, même si le surpoids le guette en principe plutôt moins que le reste de la population puisqu'il fait des efforts modérés prolongés. Le cyclotouriste, en prenant de l'âge, peut ne pas grossir des bras, dont il a juste la quantité suffisante pour tenir le guidon, mais il fait du gras autour de la ceinture et sur les muscles qu'il a développé, dont les fessiers, il n'est plus affûté et a le profil d'une bouteille de Perrier, qui est une boisson très recommandable.
ETRE BRANCHE : Se dit d’un sportif qui se fait une transfusion
ÊTRE CRAMÉ : voir aussi « être cui »t, « être mort », « être à la rue », « être dans la pampa », « décalqué ».
ETRE COLLE : Avoir de mauvaises sensations, ne pas avancer
ÊTRE CUIT : ne plus pouvoir avancer en raison de la fatigue.
ÊTRE DANS L'ALLURE : pouvoir suivre le rythme du groupe sans difficulté.
ÊTRE DANS LA BONNE : sous-entendu « la bonne échappée ». Dans une course plusieurs échappées sont tentées, la bonne est celle qui va jusqu'à la fin du parcours, au bout.
ÊTRE DANS LA GALÈRE : quand la fatigue est grande, quand il pleut très fort, ou qu'il fait froid, ou que la pente est longue et forte, dans toutes les situations particulièrement difficiles, le cycliste est « dans la galère ».
ETRE DANS LA MAFIA : faire partie d'un groupe composé des membres d'équipes différentes, qui ont ponctuellement un intérêt commun et s'allient. Les voyageurs à vélo qui voyagent ensemble sont toujours dans la mafia. Ils partent, roulent et arrivent ensemble.
ÊTRE DANS LA PAMPA : dans la galère, seul, proche de l'abandon. La pampa est une plaine immense, déserte et sans abri.
ETRE DANS LA ROUE : Surveiller et marquer de près un adversaire désigné, en se mettant résolument dans sa roue sans jamais prendre le moindre relais.
ETRE DANS LE COFFRE : le coureur reste au plus près de la voiture qui est juste devant lui pour profiter de l'aspiration. Pratique inconnue du cyclo campeur qui préfère rouler le plus loin possible des engins à pétrole bruyants, puants et dangereux.
ÊTRE DANS LE VENT : se produit quand un groupe accélère et que le cycliste, surpris ou incapable de suivre la vitesse imposée, ne bénéficie plus de l'abri du paquet. Synonyme : largué.
ÊTRE DE TRAVERS : un cycliste fatigué n'a plus une position symétrique. Souvent, en fin de matinée le dimanche, on croise des groupes avec quelques fringants en tête et un tout seul, à quelques jets de pierre, lâché et dans une posture dissymétrique, penché d'un côté, de travers. On dit aussi « avoir la gueule de travers », surtout quand seule la tête penche.
ÊTRE DÉCALQUÉ : etre épuisé
ETRE EN LIGNE DE CHHAÎNE : être bien posé sur son vélo rouler tout droit à la même allure, sans balancement du corps ni déhanchement des épaules.
ÊTRE FACILE : voir : « rouler d'une jambe », « avoir la socquette légère », « avoir la socquette en titane »
ÊTRE GRILLÉ : être allé au bout de ses forces et ne plus disposer de réserve d'énergie.
ÊTRE LARGUÉ : ne plus pouvoir suivre lors d'une accélération. Synonyme : sauter.
ETRE LE PREMIER DES NON PAYES : Se dit en course FFC, finir par exemple vingt et unième lorsqu’il n'y a qu'une grille de vingt prix.
ETRE UN COURAILLON: Cette expression s'applique, avec un peu de mépris, à un coureur médiocre ou dont l'intelligence en course est... limitée.
ÉVENTAIL : voir "bordure".
EXPLOSER : se sentir subitement dénué de toute énergie, ce qui arrive quand on reste dans la zone rouge.

F

FAIRE CONNAISSANCE AVEC LA SOCIERE AUX DENTS VERTES : crevaison ou malchance.
FAIRE DE L'HUILE : être à bout de force, après un long effort. Le moteur (le corps) du coureur est fatigué.
FAIRE DE LA MOBILETTE : Se faire emmener derrière un cycliste.
FAIRE DE LA PATINETTE : Se faire emmener derrière un cycliste, bien caché sans se découvrir et attaquer. Se laisser porter par la course sans y participer vraiment, tout en donnant l'impression d'être dans le coup.
FAIRE DU BEC DE SELLE : Etre assis en position avancée sur l'extrémité de la selle, à la recherche d'une force maximale. Cette attitude dénote un manque de forme au moment de produire un effort.
FAIRE DU JUS : à l'approche d'une difficulté, le cycliste tourne les pieds un peu dans le vide sur un rythme un peu plus élevé, pour réoxygéner les muscles. Il "fait du jus" pour avoir la capacité d'accélérer dans la montée.
FAIRE L'ACCORDÉON : ne plus pouvoir suivre le groupe, puis réussir à le rattraper, puis se faire lâcher de nouveau, etc. voir aussi « faire l'élastique »
FAIRE LA MOBILETTE 5ou la moto) : Tirer le peloton en étant à l’aise.
FAIRE L'AVION, ROULER COMME UN AVION : être en capacité de maintenir une vitesse appréciable sans difficulté.
FAIRE L'ÉLASTIQUE ; voir « faire l'accordéon ».
FAIRE LA DIFFÉRENCE : réussir une accélération qui met les autres à quelque distance d'où ils auront du mal à revenir.
FAIRE LA LESSIVE : faire des accélérations successives. Se pratique pour se débarrasser d'adversaires un peu inférieurs en capacité ou pour fatiguer des adversaires qu'un coéquipier larguera un peu plus loin.
FAIRE LA SOUDURE : réussir à rejoindre un groupe qui précédait.
FAIRE LE MÉNAGE : voir « faire la lessive ».
FAIRE LE GOUVERNAIL : Etre en queue de peloton.
FAIRE LE MÉTIER : s'astreindre à suivre scrupuleusement les règles de préparation, particulièrement en début de saison.
FAIRE LE RÉGIME : en début de saison, les cyclistes souffrent souvent d'un léger surpoids par rapport à leur poids de forme. Il leur faut alors « faire le régime » pour perdre un peu de charge pondérale.
FAIRE LES GRIMPEURS : se dit d'un coureur qui fait les sprints en haut des côtes répertoriées pour essayer de gagner le classement du meilleur grimpeur.
FAIRE LE TRAIN : rouler en tête du groupe et protéger les autres.
FAIRE LE TROU : réussir, au prix souvent d'un gros effort, à créer suffisamment d'espace avec les poursuivants pour qu'ils aient beaucoup de mal à revenir.
FAIRE UN, DEUX : depuis quelques années, les coureurs ne terminent pas premier ou deuxième mais font un ou deux. Toutefois, dans une course du temps de la guerre froide à deux participants, le président des États-Unis avait fait un et le secrétaire général du parti communiste soviétique avait fait deux. La Pravda, organe du parti communiste russe, titrait le lendemain : « le secrétaire général du parti communiste a fini deuxième et le président des États-Unis avant-dernier. » Il existe donc plusieurs manières d'exprimer un classement.
FAIRE UN FLAT (Québec) : avoir une crevaison
FAIRE UNE SORTIE D'HOTEL : Expression qui s'applique à un coureur ou à une équipe qui porte une attaque dès le départ réel de la course.
FAIRE UN SAUT DE PUCE : Se dit d’un coureur qui revient sur un autre profitant de l’aspiration pour le passer et le distancer.
FAIRE ROUGIR LE ONZE DENTS : mettre le plus petit pignon possible, utiliser un très gros braquet pour aller le plus vite possible.
FAIRE PARLER LA CLASSE: Après avoir conduit sa course sur le plan tactique, avec l'aide de ses équipiers, prendre la direction des opérations et dominer ses adversaires en faisant seulement appel à ses qualités et à ses dons.
FERMER LA PORTE : empêcher un adversaire de s'échapper en ne laissant pas d'espaces pour passer devant.
FILOCHER : Suivre facilement l'allure d'une cours
FINIR À LA CAMPAGNE : voir « finir tard dans la nuit ».
FINIR TARD DANS LA NUIT : arriver largement après la majorité des autres.
FLINGUER : faire des accélérations répétées pour tenter de lâcher les autres. Voir aussi « faire la lessive », « faire le ménage ».
FRINGALE : faire une hypoglycémie. Le cycliste n'a pas plus assez de sucre dans le sang et ses forces l'abandonnent. Ça peut être spectaculaire. Il devient tout vert, et s'arrête exténué. Il attrape un morceau de sucre dans sa sacoche, l'avale sans même enlever le papier d'emballage, et, miracle, il repart aussitôt. S'il avait été plus économe de ses moyens, et plus attentif à sa nourriture et son hydratation, ça ne lui serait pas arrivé. Il lui faut apprendre le métier.
FROTTER : dans un groupe compact, près de l'arrivée par exemple, les coureurs sont très près les uns des autres, et celui qui veut se frayer un chemin vers les avant-postes doit pousser un peu les autres, il frotte. Nécessaire quand la porte est fermée pour revenir aux avants-postes. Les sprinters savent très bien frotter, ce qui n'empêche pas des chutes parfois spectaculaires.
FUMER LA PIPE (OU LE CIGARE) : un cycliste qui roule à l'aise, sans se fatiguer, qui, par exemple, monte une côte avec aisance, grimpe en fumant la pipe (ou le cigare).

G

GAGNER A L'EMBALLAGE : Gagner en devançant ses adversaires sur la ligne d'arrivée.
GICLER : démarrer très rapidement pour tenter de distancer les autres coureurs.
GRANDE ASSIETTE : la « grande assiette » est le plus grand des plateaux du pédalier. Il s'utilise pour aller vite, pour autant que l'on puisse « emmener le braquet ». Synonymes : grande soucoupe, scie circulaire.
GREGARIO, GREGARI : "équipier-s" en italien. Le gregario se sacrifie pour son leader en le protégeant, en se mettant devant lui pour lui couper le vent, quitte à exploser ensuite pour laisser les gros s'expliquer entre eux. Il se laisse aussi glisser à l'arrière du peloton pour aller chercher les bidons, ou l'imperméable s'il pleut, auprès de la voiture du directeur sportif. Chez les touristes à vélo, point de gregario, de serviteur, la république est égalitaire, l'objectif étant est d'arriver ensemble, ce qui change tout.
GROS : désigne les leaders, ceux qui sont en tête au classement général. Pour un coureur cycliste, le terme est sans rapport avec la corpulence. Un grimpeur fin et léger peut être un "gros".
GRUPETTO : expression qui vient de l'italien et qui veiut dire "petit groupe". Dans les étapes de montagne, pour ne pas être hors délais, les moins bons grimpeurs se regroupent dans un petit groupe. Ils sont souvent hors du délais maximum mais plus ils sont nombreux et plus il y a de chance que les juges décident de leur permettre de continuer la course, sauf à décimer le peloton.

J

JETER LE VÉLO SUR LA LIGNE : tout à la fin du sprint, pour franchir la ligne d'arrivée le premier, l'arrivée se jugeant sur la première roue, le sprinteur tente parfois un coup de rein pour faire la différence.

L

LANCER LE SPRINT : en fin de parcours, tout le monde a sa part de fatigue. Tactiquement, le moment exact où démarrer le sprint suppose une grande lucidité et donc une évaluation fine de ses propres capacités et de celles de ses adversaires en fonction des conditions de course : sens et force du vent, pente, largeur de la route, etc., mais aussi du bluff que les adversaires peuvent avoir fait pour faire croire qu'ils sont fatigués.
LARGUER : se débarrasser d'un adversaire.
LE COCOURS DE GRIMACES A COMMENCER : On dit que le concours de grimaces est commencé lorsque les hostilités, comme les premiers démarrages, démarrent.
LIGNE DE CHAINE : les vélos des cyclocampeurs ont presque tous trois plateaux accrochés aux pédales et de sept à onze pignons derrière. Respecter la ligne de chaîne consiste à ne pas relier avec sa chaîne, par exemple, le plus petit plateau devant qui est à gauche avec le plus petit pignon derrière qui est à droite ; la chaîne est alors en diagonale. Souvent ça frotte quelque part, et ça entraîne une usure prématurée la chaîne. De telles diagonales sont la preuve d'une mauvaise maîtrise des rapports entre plateaux et pignons par ignorance ou désinvolture, et sont parfois appelées "lignes de chaîne d'ivrogne". Avec les boites de vitesse dans le moyeu arrière, la ligne de chaine est toujours rigoureusement droite, puisqu'il n'y a qu'un pignon.
LOCOMOTIVE : cycliste capable de mener belle allure pendant un temps très long. En général, les autres se mettent derrière lui pour profiter de son abri, du train qu'il est capable d'emmener et constitutent les wagons qui s'accrochent à cette loco.

M

MACHINE À PÉDALE : cycliste capable de maintenir un rythme élevé et qui épuise ses adversaires alors que c'est lui qui est devant... Synonyme : locomotive.
MANGER DE LA LUZERNE : rouler sur le bas-côté afin de se replacer dans le peloton, au risque de chuter. Quand la porte est fermée, il peut être nécessaire d'aller dans le jardin (la banquette, le bord de la route) et de manger de la luzerne, un peu d'herbe.
MARQUER À LA CULOTTE :  expression qui vient des sports collectifs. Consiste à rester juste derrière un adversaire afin d'éviter qu'il prenne de l'avance, ou pour lui signifier qu'il est surveillé de près.
METTRE LA BARBICHE : Devancer d'extrême justesse un adversaire sur la ligne d'arrivée d'une course : il faut quelquefois la consultation de la "photo-finish" pour décider du vainqueur.
METTRE LA CHAPE : Battre son adversaire par le plus petit écart, qui ne représente pas plus de l'épaisseur d'un boyau.
METTRE LA GRANDE SOUCOUPE le plus grand des plateaux du pédalier. Pour le cyclo campeur, voire le cyclotouriste, le plus inutile des trois plateaux est la grande soucoupe. Synonyme : grande assiette, grande meule, scie circulaire.
METTRE LA FLÈCHE : abandonner la course, discrètement, sans attendre la voiture-balai et en rejoignant directement l'hôtel par exemple. Peut se dire aussi dans un peloton du dimanche où un participant voyant qu'il ne pourra suivre le rythme jusqu'à la fin préfère prendre une route différente de celle prévue et rentrer discrètement sans prévenir les autres. Manifestation d'orgueil.
METTRE LA PLAQUE : mettre le grand plateau, adopter un grand développement pour tenter de se débarrasser d'un adversaire en faisant une accélération. Synonymes : grande assiette, grande soucoupe.
METTRE LE NEZ A LA FENETRE : Tester ses adversaires en se portant en tête de la course ou en plaçant quelques accélérations afin d'évaluer leurs forces et leurs faiblesses et juger de l'opportunité de les attaquer
METTRE TOUT À DROITE : utiliser le plus grand développement possible, le grand plateau devant et le plus petit pignon derrière, pour aller le plus vite possible. « Au début de la descente, mettez tout à droite ».
METTRE TOUT À GAUCHE : utiliser le plus petit développement possible, en associant le petit plateau de devant (qui est à gauche quand on le regarde d'au-dessus en étant assis sur le vélo) et le plus grand pignon derrière (qui est également à gauche), pour franchir une difficulté. « Attention à la bosse après le virage, c'est un mur, mettez tout à gauche pour ne pas rester plantés. »
METTRE UN BRAQUET D'ASTHNATIQUE : Utiliser un tout petit développement à l'image de l'asthmatique qui monte lentement un escalier pour éviter l'essoufflement.
METTRE UNE DENT DE MIEUX : Les conditions étant faciles, le cycliste peut mettre une dent de mieux, en adoptant un développement plus grand. Il met sa chaîne sur un pignon plus à droite. « Mettre une dent de moins » est synonyme puisque c'est un rapport, une division. Voir « braquet ».
METTRE UNE DENT DE MOINS : nous revoilà dans le paradoxe des rapports. Quand les conditions sont bonnes, le cycliste positionne sa chaîne sur un pignon plus petit. Il adopte donc un développement plus grand. « Mets une dent de moins » est synonyme de « accélère ».
METTRE UN PETARD MOUILLE : Faire une attaque inutile et pas vraiment franche.
METTRE UN SIFFLEUR : Choisir un boyau (pneu) très léger, spécialement gardé pour une course de grande importance.
MONTER À SA MAIN : gravir la pente sans forcer ni chercher à arriver en tête en utilisant son propre rythme.
MONTER AUX BALUSTRADES : Expression qui vient de la « piste » (en vélodrome) pour désigner un coureur qui monte aux balustrades avant d'attaquer en s'aidant de l'inclinaison des virages pour accélérer plus violemment. Un coureur peut aussi monter dans un virage son adversaire pour le contrôler.
MONTER D'UNE JAMBE : Etre dans une condition telle qu'on a l'impression de pouvoir passer les bosses avec l'aide d'une seule jambe.
MORDRE SON GUIDON : gravir un mur, une pente à gros pourcentage, au prix d'un effort très important.
MOUDRE DU BRAQUET : tourner les pieds à bon rythme, un peu plus vite même qu'à l'accoutumée, pour ne pas se fatiguer.
MOULINER DU BRAQUET : voir « moudre du braquet ».
MOULINETTE : le plus petit des plateaux du pédalier. Également nommée « plateau de montagne ». Les coureurs en sont dépourvus, leur pédalier n'a que deux plateaux. Indispensable avec un vélo lourd, il permet de disposer de développements très courts permettant de franchir les pentes sans fatigue excessive. Le cyclo campeur utilise souvent la moulinette, même en plaine. Le surnom « moulinette » est fréquent dans les clubs cyclistes, il désigne une personne qui tourne les pieds plus vite que la moyenne.
MUR : synonyme de côte à très forte pente, celui de Grammont est le plus célèbre (moyenne 9,2%, maxi 20%). Le cyclo campeur les évite dans toute la mesure du possible.

N

NE PAS POUVOIR MONTER UN PONT DE CHEMIN DE FER, UN PONT D'AUTOROUTE : Les pentes étaient rabotées hier pour les trains, elles le sont aujourd'hui pour les voitures sur autoroute. Ces expressions désignent un cycliste qui a des difficultés pour monter une faible pente.
NE PAS SENTIR LES PÉDALES : dans une forme éblouissante, le cycliste ne fait aucun effort pour avancer, il ne sent pas les pédales. Il convient de se méfier de cet état de grâce, sorte d'ivresse qui peut être annonciatrice d'un méchant coup de mou.

P

PAQUET : rouler en groupe. Terme un peu péjoratif par opposition à peloton qui est en principe mieux organisé. Le voyageur à vélo, n'étnat pas adepte des groupes compacts, désigne parfois les paquets et pelotons sous le terme de "troupeau", car lui se considère comme un individu libre.
PARTIE DE MANIVELLES : sortie particulièrement tonique où les accélérations se succèdent. Parfois, quand tout le groupe est en forme, et juste pour le plaisir d'éprouver une belle santé, une sortie entre non compétiteurs peut être une partie de manivelles, mais ce n'est vraiment pas l'habitude chez les cyclos voyageurs qui se meuvent avec mesure.
PASSER LE COUDE : C'est notamment au cours d'un sprint et lorsque les coureurs frottent, s'efforcer d'empêcher un adversaire de passer en écartant son coude ou ses deux coudes.
PASSER PAR LA FENÊTRE : se faire éjecter d'un groupe, en étant incapable de suivre le démarrage.
PATAPON : synonyme de maladroit, les cyclistes aguerris se méfient des patapons dans les groupes car ils représentent un danger. Le patapon dispose de marges de progression. Quelques personnes, très très rares, resteront toujours des patapons. Ils sont peu gênants en cyclo camping, car, même à plusieurs, on ne roule pas collés les uns aux autres. Voir aussi « rouler comme des 3 et 4 ».
PATATE : synonyme de montée. Un piètre grimpeur peut être en difficulté même dans une petite patate.
PÉDALER AVEC LES OREILLES : à partir d'un certain degré de fatigue, le corps se désarticule, le cycliste bascule alternativement à gauche et à droite pour accompagner le rythme trop lent de son pédalage, il « pédale avec les oreilles ». Synonymes : piocher, scier du bois, avoir la gueule de travers.
PÉDALER CARRÉ : avoir un style heurté, sans fluidité. Se dit de ceux qui ne savent pas effacer le point mort par le jeu de cheville.
PEDALER DANS LA CHOUCROUTE : pédaler avec grande difficulté.
PEDALER DANS L'HUILE : C'est le contraire de pédaler dans la choucroute, c'est à dire avec aisance.
PELOTON : coureurs qui roulent ensemble, proches les uns des autres pour se protéger mutuellement. Le peloton est très utile, surtout en plaine. En montagne, la résistance du vent étant moins importante que celle de la pente, le peloton a moins de raison d'être. Les cyclos du dimanche roulent aussi en peloton, les voyageurs à vélo franchement moins, sauf si c'est plus pratique pour tenir la conversation.
PERCER : lors d'une crevaison, on ne crève pas, on perce, peut-être pour éviter la confusion entre « j'ai crevé » (une roue) et « je suis crevé » (je suis très fatigué).
PIOCHER : en cas de fatigue, c'est aussi le cas des patapons, le cycliste a tendance à accompagner chaque appui sur la pédale d'un mouvement d'épaule et de tête d'arrière en avant, il pioche. Voir aussi « scier du bois ».
PLANTER UNE MINE : faire une accélération subite.
PRENDRE L'EAU : Se dit d’une échappée qui perd de l’avance
PRENDRE LE BON WAGON : faire le choix du bon groupe pour aller le plus vite possible dans les meilleures conditions.
PRENDRE LE VENT : se retrouver sans abri, souvent lorsque la course s'organise en éventail ou bordure.
PRENDRE UN ÉCLAT : ne plus pouvoir suivre le rythme, avoir un coup de fatigue, de pompe, de buis.
PIOCHER : Ce dit d'un coup de pédale heurté et saccadé. On dit également : « Enfoncer desclous,Pédalercarré,Scier dubois.
POSER UNE MINE : Porter une attaque violente et soudaine.

R

RAIDARD : côte brève mais particulièrement difficile. Voir aussi « mur », « crinquette ».
RAMASSER LES CASQUETTES : Coureur ou équipe n'ayant rien gagné et ayant seulement fait acte de présence sur une course.
RAT, RATON : voir « suceur de roue ».
RATAGASSE : Voir « suceur de roue ».
RATONNER : certains cyclistes profitent des efforts des autres et préfèrent rester à l'abri plutôt que prendre des relais et faire leur part du travail. Ils attendent le bon moment pour placer leur effort afin de lâcher les autres. Ceux qui ne font que ratonner sont peu appréciés dans les groupes.
RENCONTRER L'HOMME AU MARTEAU : la rencontre avec l'homme au marteau est une désagréable expérience. Elle se produit en cas de défaillance subite, souvent due à une hypoglycémie. La gestion des besoins en nourriture et en eau, et en sommeil, ainsi que la limitation raisonnée des distances accomplies en regard des conditions météo et des pentes doit permettre de l'éviter.
RESTER AU CHAUD : le cycliste qui ne quitte jamais l'abri du groupe reste au chaud. Il peut n'être pas apprécié dans le groupe, parce qu'il ne fait pas d'efforts. Parfois, quand quelqu'un est fatigué, pour qu'il ne ralentisse pas les autres, il lui est conseillé de rester au chaud.
RESTER DANS LES ROULETTES ; synonymede « rester au chaud ».
RESTER EN CROUSTILLE : être planté, collé au tarmac, épuisé, ne plus pouvoir avancer.
RETROUVER LE COUP DE PEDALE : Cela se dit après un passage à vide dans une course. Ca signifie également retrouver de bonnes sensations après une interruption d'activité et une reprise d'entraînement qui commence à porter ses fruits.
ROULER : avancer à bonne allure. "On a bien roulé" veut dire que le groupe a avancé à une allure suffisamment rapide. "Il ne roule pas" signifie qu'un cycliste n'avance pas assez vite.
ROULER À LA PAPA : avancer bien tranquillement en faisant le minimum d'effort, comme un cyclo voyageur. Synonyme : rouler en facteur.
ROULER À SA MAIN : rester strictement dans son rythme, sans se fatiguer. Peut vouloir dire qu'on va plus vite que les autres involontairement, et dans ce cas c'est une mauvaise excuse, quoiqu'on ait le droit de se faire plaisir. Se produit aussi quand on ne peut suivre le rythme du groupe, on se laisse lâcher, et c'est alors une sage décision.
ROULER COMME DES 3 ET 4 : les coureurs sont classés en catégories, en fonction de leurs résultats. Ceux des catégories les plus prestigieuses, qui ont les plus petits numéros, considèrent parfois les autres avec une certaine morgue. J'ai entendu un caté 1 se plaindre de la maladresse des caté 3 à la fin d'une course ouverte aux catégories 1 à 3 qu'il venait de remporter. Les 3 et 4 sont souvent des coureurs un peu plus jeunes, moins expérimentés, ou, en effet, aux capacités physiques et tactiques plus limitées.
ROULER D'UNE JAMBE : avancer si facilement qu'on a le sentiment de n'avoir à utiliser qu'une seule jambe au lieu des deux pour pédaler.
ROULER DANS LE JARDIN : parfois, quand le groupe est compact et que le coureur veut absolument se replacer plus près de la tête, il passe sur le bas-côté, dans l'herbe. Ça arrive dans les bordures. Je n'ai jamais vu pratiquer ce genre de fantaisie, qui n'est pas sans risques, en cyclo camping avec cinq ou six sacoches.
ROULER EN BÉMOL : rester un peu en dessous de ses possibilités, rouler à l'économie, un demi ton en dessous de ses capacités. Voir aussi « en garder sous le pied », « en garder sous la pédale ».
ROULER EN FACTEUR : faire le moins d'efforts possible. C'est injuste à l'égard des facteurs, qui promènent un poids important par tous les temps. C'est utile pour se remettre d'un effort. Voir aussi « roulotter », « rouler à la papa ».
ROULER SUR LA JANTE : être très fatigué, se sentir comme un pneu ou un boyau dégonflé.
ROULOTTER : le cycliste qui roule à l'économie, et celui qui se remet d'un effort du jour ou de la veille, utilise de petits braquets en tournant les pieds à une allure raisonnablement rapide sans appuyer, il roulotte. Voir aussi « tricoter », « rouler en facteur », « rouler à la papa ».

S

SAC : poser un sac consiste à faire subitement un démarrage qui laisse sur place les autres coureurs. Voir aussi « planter une mine ».
SALER LA SOUPE : synonyme de se doper.
SAUTER DANS LA ROUE : lors d'un démarrage violent, pour ne pas perdre de terrain et bénéficier de l'aspiration de celui qui accélère, le coureur saute dans sa roue, en conservant sa roue avant le plus près possible de la roue arrière de celui qui est devant.
SAUTER : ne plus pouvoir suivre lors d'une accélération. Voir aussi « être largué ».
SAUTER UN ADVERSAIRE : quand un coureur arrive de l'arrière il passe très vite à côté de celui qu'il rattrape et dépasse, sans même lui jeter un regard, il le saute.
SCIE CIRCULAIRE : grand plateau, plutôt péjoratif. Celui qui utilise la scie circulaire a souvent une cadence de pédalage trop lente, il n'emmène pas le braquet.
SCIER DU BOIS : tenter d'aller vite en utilisant de gros développement sans en avoir les moyens physiques. Le buste monte et descend pour accompagner le mouvement. Voir aussi « piocher ».
SCOTCHÉ : les jours de petite forme, le cycliste ne parvient pas à faire des accélérations, et demeure en-deçà de son allure habituelle, il est scotché à la route. Synonyme : être collé au tarmac.
SE GARER : Ralentir considérablement durant la course
SE FAIRE L'OIGNON : En baver
SE FAIRE PÉTER LES VARICES : Cycliste qui fait un effort très important à s'en faire exploser les veines des membres inférieurs.
SE METTRE EN DANSEUSE : voir : « Danseuse »
SE METTRE MINABLE : faire tant d'effort que l'on termine dans un état lamentable, proche de l'épuisement. Ne devrait jamais se produire lors d'un voyage, où l'agrément prime.
SE REBECQUETER : voir : "se refaire la cerise".
SE REFAIRE LA CERISE : rouler à allure modérée pour réoxygéner les muscles. Par extension, moments de la sortie où l'effort est moindre et la récupération possible.
SE RELEVER : après un effort, où il est souvent courbé sur sa machine pour utiliser la force des reins et être le plus aérodynamique possible, le cycliste se remet un peu, en se relevant. Il ralentit l'allure et redresse le buste. Par extension, on peut dire « après cinquante ans, on se relève ».
SERRE FILE : dans un groupe de cyclistes organisé, celui qui se place en dernier a en charge de veiller à ce que personne ne reste tout seul, et informe (en gueulant) de l'arrivée d'un danger "voiture !" ou "à droite !".
SE RETROUVER DEHORS : Ne pas tenir le groupe dans lequel vous roulez, en se faisant distancer.
SIFFLEUR : boyau très fin utilisé par les coureurs sur piste et qui émet un sifflement caractéristique en roulant. Peut aussi désigner un pneu trop étroit, inconfortable et fragile, « au lieu d'utiliser des siffleurs qui crèvent de peur au premier caillou, il ferait mieux d'avoir des vrais pneus confortables ». Le cyclo campeur ignore le plus souvent jusqu'à l'existence des siffleurs.
SORCIÈRE AUX DENTS VERTES : personnage mythique chez les cyclistes. La « sorcière aux dents vertes » est le bas-côté de la route, là où il y a de l'herbe. Le domaine du cycliste de route est plutôt le bitume. Quand un coureur, épuisé, abandonne, il rejoint la sorcière aux dents vertes.
SORTIE : synonymes de randonnée, promenade, circuit, tournée.
SUCER LA ROUE : rester volontairement derrière les autres pour profiter de l'abri. Cette attitude de planqué peut finir par agacer. Dans un groupe solidaire, chacun fait sa part en prenant des relais. Les débutants peuvent avoir intérêt à sucer les roues pour observer et apprendre.
SUCEUR DE ROUE : désigne celui qui profite du travail des autres et reste derrière pour profiter de l'aspiration. Les suceurs de roue s'exposent à des remarques désagréables de la part de leur petits camarades. Synonyme : rat, et, parfois "mouche".

T

TALONNER DE L'ARRIERE : quand le pneu ou le boyau se dégonflent, les chocs deviennent sensibles.
TALUS : synonymes de côte, bosse, montée.
TAPER DANS LE DUR : arriver à un point où la difficulté se fait très nettement sentir, soit parce qu'elle est extrême, soit parce que les forces commencent à manquer, soit les deux.
TARMAC : désigne à l'origine les pistes d'aéroport. Un cycliste collé au tarmac est dans la difficulté, et ne parvient plus à accélérer, à décoller. Synonyme : être scotché.
TEMPO : celui qui assure le tempo est à l'avant du groupe et donne le rythme. Synonyme : faire le train.
TIRER LE GUIDON : pour monter une bosse, le cycliste fait un effort, ce qui le contraint à s'agripper au guidon, il tire (sur) le guidon. Par extension, faire un effort dans toute circonstance : « on a fait toute la sortie en tirant sur le guidon (ou en tirant dessus). »
TIRER SUR LA MEULE : utiliser un gros développement, et donc le grand plateau, pour aller vite.
TOMBER EN CARAFE, RESTER EN CARAFE : se retrouver isolé, sans l'abri du groupe, voire sans le secours de la voiture suiveuse, avec, souvent, une fatigue associée. Synonyme : "être dans la pampa".
TOURNER À L'EAU CLAIRE : ne jamais se doper. Voir E.P.O.
TOUT CAMPA : un vélo équipé d'accessoires de la marque italienne Campagnolo est considéré comme luxueux. Par extension, il peut se dire d'une belle femme qu'elle est « tout campa ». Expression inventée par René Fallet. "Campa" se dit "Campag" en Angleterre et "Campy" aux Etats-Unis.
TRICOTER : Action d'un coureur qui pédale avec aisance, ou encore d'un coureur qui tourne très vite les jambes parce qu'il reste sur un petit développement.. Synonyme : roulotter

V

VISSER : expression venant de la moto « visser la poignée des gaz », par extension, toute accélération visant à tenter de se débarrasser des autres. Les cyclistes se gourmandent à l'arrivée en s'accusant mutuellement de visser.
VIROLETS : succession de petits virages pas forcément facile à négocier.

Z

ZONE ROUGE : les compte-tour des moteurs ont une zone rouge dans laquelle il est déconseillé de rester, sauf à risquer de l'abîmer en le faisant trop forcer. Il en va de même pour le cycliste. L'utilisateur d'un contrôleur cardiaque qui a fait un test d'effort connaît la zone rouge. Le voyageur à vélo évite la dite zone. Les coureurs sont à l'occasion contraints d'y être, et ils le paient comptant.
Ravélo Bernard
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